Publié le
5 septembre 2024

En Haïti, où les défis environnementaux et sociaux sont profondément interconnectés, l’agriculture de subsistance reste vitale pour une grande partie de la population rurale. Cependant, avec un climat de plus en plus imprévisible et des ressources limitées, ces communautés voient leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire gravement menacés.

Le projet Jaden nou, se vant nou (« Notre jardin, notre sécurité alimentaire » en créole), soutenu par la Fondation Internationale Roncalli en collaboration avec l’Institut de Recherche et d’Appui Technique en Aménagement du Milieu (IRATAM) et Carrefour de Solidarité Internationale, vise à promouvoir une agriculture durable et résiliente. Ce projet intègre des pratiques agroforestières adaptées aux conditions locales pour mieux répondre aux défis actuels.


Les petits producteurs familiaux haïtiens, dont la survie repose sur l’agriculture de subsistance, sont parmi les plus durement touchés par les changements climatiques, bien qu’ils en soient les contributeurs les plus faibles. Malgré sa responsabilité limitée – seulement 0,03 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – Haïti se classe au troisième rang des pays les plus vulnérables aux impacts dévastateurs du changement climatique.


Historiquement, l’industrialisation de l’agriculture et la cultivation de monocultures a réduit les surfaces agricoles, provoqué le déboisement et accéléré l’érosion des terres, ce qui a provoqué des effets néfastes pour les paysans et paysannes qui pratiquent l’agriculture de subsistance. Ces effets ont été exacerbés par la libéralisation du marché, le manque d’accès aux technologies et aux crédits – seuls 1 % des crédits bancaires sont dédiés à l’agriculture – et par l’insuffisance des infrastructures de stockage, de transformation, d’irrigation, et de transport.

Les changements climatiques viennent aggraver encore plus cette situation. La hausse des températures moyennes et du niveau de la mer augmentent le nombre et l’intensité des événements climatiques extrêmes, tels que les sécheresses et les ouragans, entraînant des pertes économiques annuelles estimées à près de 400 millions de dollars, des récoltes perdues et une dépendance accrue aux importations.

En conséquence, les rendements agricoles figurent parmi les plus bas de la région des Caraïbes, les variations de prix sont significatives, et les pertes post-récoltes peuvent dépasser 35 %.

Cette situation décourage les jeunes : seuls 11,3 % des exploitants agricoles ont moins de 30 ans, tandis que 19,6 % ont plus de 60 ans.

Face à ces défis, une transition vers des pratiques agroforestières diversifiées et adaptées aux changements climatiques est essentielle. Grâce à une subvention de 29 041 $ de la Fondation Roncalli, IRATAM vise à renforcer les capacités des producteurs locaux dans le Nord-Est d’Haïti.

Ce projet finance des formations, incluant des émissions radios, ainsi que l’achat de cultures résistantes aux conditions extrêmes, telles que le gingembre, le moringa et le pois congo, pour la mise en place de six pépinières qui amélioreront la qualité des sols, favoriseront la rétention d’eau et créeront un couvert forestier protecteur.

 


Grâce à ce soutien, 540 agriculteurs haïtiens, incluant 262 femmes, pourront s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, améliorer leurs conditions de vie, et renforcer la sécurité alimentaire ainsi que la résilience des communautés rurales.

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